Jusqu’où Milei peut-il utiliser la perspective d’un vote pour approuver son méga-décret ? Les limites du pouvoir exécutif sont mises en garde par les constitutionnalistes alors que le président argentin teste l’opposition du Congrès.

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Dans quelle mesure Milei peut-il utiliser la perspective d’un vote pour approuver son mégadécret ? Les constitutionnalistes mettent en garde contre les limites du pouvoir exécutif alors que le président argentin teste l’opposition du Congrès.

Étonnamment, c’est un mégadécret qui permet la privatisation des entreprises publiques, prépare le terrain pour une déréglementation économique majeure et annule les mesures et réglementations adoptées par le législateur. Lors d’une interview avec la chaîne de télévision “LN+”, le président argentin a simplement répondu “évidemment” lorsqu’on lui a demandé s’il pourrait convoquer une consultation publique en cas de rejet du DNU.

Les constitutionnalistes qui se sont prononcés récemment sur la question mettent en garde contre la complexité de cette possibilité. Même si le président appelle à un référendum, Milei n’a pas le pouvoir de rendre les résultats juridiquement contraignants. Seul le Congrès a l’autorité d’organiser une consultation publique juridiquement contraignante.

De plus, certains estiment que cette démarche est illégale étant donné que le DNU lui-même abolira plus de 300 lois déjà adoptées par le Congrès. Il est également visé par des poursuites judiciaires engagées par le parti União Popular et l’Observatoire de l’Association civile pour le droit à la ville.

Andrés Gil Domínguez, avocat constitutionnaliste et docteur en droit de l’Université de Buenos Aires, a pris des mesures préventives en demandant à la cour d’annuler le DNU pour violation de la séparation des pouvoirs.

Le principe fondamental de la séparation des pouvoirs est le suivant : les lois sont approuvées par le pouvoir législatif, qui est ensuite administré par le pouvoir exécutif. Les litiges sont enfin résolus par le pouvoir judiciaire. Selon Domínguez, tout est régi par la Constitution et les traités sur les droits de l’homme.

Milei ne montre aucune émotion en réponse à ses détracteurs et déclare catégoriquement qu’il ne renoncera pas si le Congrès ou le pouvoir judiciaire cherchent à contrecarrer ses plans. Le président brandit le taux de soutien de 75 % pour son mégadécret en traitant l’économie argentine comme une personne gravement malade. Il souhaite savoir pourquoi le Congrès s’oppose à une mesure qui profiterait au peuple.

De nouvelles manifestations contre le nouveau gouvernement auront lieu mercredi (27), selon un appel de la Confédération générale du travail. La ministre de la Sécurité, Patricia Bullrich, a maintenu le protocole répressif de la semaine dernière, affirmant que les manifestants doivent rester sur les trottoirs et que ceux qui bloquent les rues ne seront pas éligibles aux subventions sociales.

Jusqu’où Milei peut-il utiliser la perspective d’un vote pour approuver son méga-décret ? Les limites du pouvoir exécutif sont mises en garde par les constitutionnalistes alors que le président argentin teste l’opposition du Congrès.